La fraternité maçonnique

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Description

La fraternité maçonnique : un bel idéal que d’aucuns considèrent comme une illusion ou un mythe. La thèse de cet ouvrage, étayée par une argumentation réfléchie, est que loin d’être une illusion, cette fraternité est à la fois un mythe fondateur et une réalité initiatique. Trois voyages jalonnent la quête initiatique de ce mythe fondateur : le premier explore la fraternité comme réalité anthropologique, le deuxième la fraternité comme rêve humain, le troisième la fraternité comme initiation maçonnique. Au terme de ces voyages, la fraternité maçonnique se révèle lien à inventer, reliance à travailler, œuvre à accomplir. Remplace EAN 9782919601288.

Réf. : 56570
EAN : 9782919601370
Année : 2015
Éditeur : Edimaf
Disponibilité : oui

Brand

Bolle De Bal Marcel

Né à Schaerbeek, le 29 juillet 1930, Marcel Bolle de Bal est docteur en droit (ULB), licencié en sciences économiques et financières (ULB), diplômé en Industrial Relations (Université de Chicago). Professeur émérite de l’Université Libre de Bruxelles (sociologie et psychosociologie), il a présidé le Collège scientifique de l’Institut de Sociologie (ULB) et la Faculté des Sciences Psychologiques et Pédagogiques. Président d’honneur de l’Association Internationale des Sociologues de Langue Française, il est également professeur visiteur aux Universités de Genève, Paris-Dauphine, Toulouse-le-Mirail et Fribourg (Suisse). Marcel Bolle de Bal a rédigé 18 livres comme auteur unique, en a écrit 5 en collaboration, en a édité 5 autres et à plus de 200 articles à son actif. Ses derniers livres ont porté sur des questions maçonniques et philosophiques. [br] [strong Bibliographie][br] [strong Aux Editions l’Harmattan, Paris :][br] • Voyages au coeur des sciences humaines. De la Reliance (Ed.), 2 tomes, 1996[br] • Les adieux d’un sociologue heureux. Traces d’un passage, 1999[br] • Le sportif et le sociologue. Sport, individu et société (en collaboration), 2000[br] • La sociologie de langue française. Un enjeu, un combat. Souvenirs d’un acteur, 2001[br] • Surréaliste et paradoxale Belgique. Mémoires politiques d’un sociologue engagé, immigré chez soi et malgré soi, 2003 [br] [strong Aux Presses Interuniversitaires Européennes, Bruxelles :][br] • Les doubles jeux de la participation. Rémunération, performance et culture, 1990 (traduit en anglais et en slovène)[br] • Wegimont ou le château des relations humaines. Une expérience de formation psychosociologique à la gestion, 1998[br] • Les survivants du Boyau de la Mort. Lettres de deux jeunes Wallons en 14-18 (Ed.), 1998[br] [strong Aux Editions de l’Institut de Sociologie, Bruxelles :][br] • Relations humaines et relations industrielles, 1958 (traduit en espagnol)[br] • La structure des rémunérations en Belgique (en collaboration), 4 volumes, 1959-1963[br] • Le salaire à la production. Formes nouvelles et fonctions sociologiques (en collaboration), 1965[br] • La vie de l’entreprise. Suppléments de rémunération et participation ouvrière, 1967 (traduit en portugais)[br] • Problèmes de sociologie du travail, 1969 (traduit en espagnol)[br] • Image de l’homme et sociologie contemporaine (Ed.), 1969[br] [strong Aux Editions de l’Université de Bruxelles :][br] • Accroissement de la productivité et psychosociologie du travail (Ed.), 1976[br] • Formation, travail, travail de formation (Ed.), 1978[br] • La tentation communautaire. Les paradoxes de la reliance et de la contre-culture, 1985[br] [strong Chez d’autres éditeurs :][br] • Mode de rémunération et collaboration dans l’entreprise, Bruxelles, Fédération des Industries Belges, 1967[br] • Le salaire aux résultats dans les sociétés industrialisées : tendances évolutives et aspects psychosociologiques, Genève, BIT, 1972[br] • Les aspirations de reliance sociale. Reliance sociale, recherche sociale, action sociale, Bruxelles, Programmation de la Politique Scientifique, 1978[br] • La participation. Revue des études sur la participation (en collaboration), Dublin, Fondation pour l’Amélioration des Conditions de Travail, 1987 (traduit en anglais)[br] • La Franc-Maçonnerie, porte du devenir. Un laboratoire de reliances, Paris, Detrad, 1998[br] • La fraternité maçonnique, Paris, Edimaf, 2000[br] • L’initiation maçonnique, à partir et au-delà du secret, Paris . Detrad, 2004[br] • Le travail, une valeur à réhabiliter. Cinq écrits sociologiques et philosophiques, Bruxelles, Labor, 2005[br] • Au-delà de Dieu. Profession de foi d’un athée lucide et serein, Editions Luc Pire, 2007[br] [strong Le livre : LA FRATERNITÉ MAÇONNIQUE] [br] [strong Présentation de l’auteur :] [br] (Marcel Bolle De Bal Professeur émérite de l'Université Libre de Bruxelles. Ancien président de la Faculté des sciences Psychologiques de cette université, Président d'honneur de l'Association Internationale des Sociologues de Langue Française. Professeur visiteur aux universités de Genève, Paris Dauphine, Toulouse-le-Mirail, Fribourg (Suisse). Consultant social durant de nombreuses années. Auteur de plus de 250 articles et d'une trentaine d'ouvrages. [br] [strong Sa formation :] [br] Docteur en Droit, Université Libre de Bruxelles, 1953. Licencié en Sciences Economiques et Financières, Université Libre de Bruxelles, 1954. Sociologie, Industrial Relations, Université de Chicago, 1955. Psychosociologie, (ARIP), Paris, 1970-71.[br] [strong Le livre :] [br] Découvrant enfin ce livre dans la bibliothèque EDIMAF, alors que je l’avais tant cherché et depuis si longtemps, j’ai, dès les premières pages, convoité un endroit confortable, afin de pouvoir le savourer, sans le lâcher, jusqu’au dernier mot. J’ai ainsi ressenti ce sourire intérieur naître en moi et s’accentuer, tout le long du fil de l’ouvrage. C’est cela, le bonheur intellectuel qui enlumine et je suis heureuse que cet ouvrage, si riche et bienfaisant puisse enfin se transmettre à nouveau, pour les amis lecteurs. Ils auront ainsi le plaisir des mots ainsi que celui des pensées qui lorsqu’elles sont justes et fortes deviennent apaisantes et souveraines.[br] Moon de Bois Prévost[br] [strong ENTRETIEN AVEC MARCEL BOLLE DE BAL AVEC UN MAGAZINE :] [br] MAGAZIN (E) . Edimaf (Editions Maçonniques de France), ressuscité grâce à l’Association Edimaât, vient de publier la troisième édition de votre livre « La fraternité maçonnique », dont la première édition date de 2001, et qui était épuisé. Une quatrième édition, avec une nouvelle préface, va sortir de presse incessamment... Vous qui êtes psychosociologue, vous avez mis au centre de votre étude les concepts de « reliance » et de « déliance ». Pouvez-vous expliciter pour les lecteurs d’« Essentiel » le sens essentiel de ces notions à l’indéniable contenu psychologique ?[br] Marcel Bolle De Bal (MB). Bien volontiers. En termes simplifiés et concrets : disons que nous vivons dans une société de division (Descartes : diviser pour comprendre ; Taylor : diviser pour produire ; Machiavel diviser pour régner) et de déliance (d’isolement et de solitude, de rupture des liens humains et sociaux fondamentaux). Face à cette situation humainement pénible, naissent en réaction, au fond du corps social, des aspirations à de nouvelles reliances (c’est-à-dire de re-création des liens disloqués ou détruits). Des « reliances » qui devraient se réaliser à la fois sur le plan scientifique (Edgar Morin : remplacer le paradigme de simplification par les nécessaires vertus de la pensée complexe) et sur le plan existentiel (mise en évidence des valeurs de communauté, solidarité et fraternité).[br] E. - En quoi ces notions impliquent-elles une dimension psychologique ?[br] MB. – Pour faire bref, je leur distingue généralement trois dimensions : déliance et reliance psychologiques (à soi : crise et désir d’identité), sociales (aux autres :crise et désir de fraternité), culturelles (au monde :crise et besoin de citoyenneté).[br] E. – Trois dimensions… Le « trois » nombre est cher à la franc-maçonnerie dont vous ne vous cachez pas de faire partie. Votre livre, en effet, est structuré autour de trois voyages. [br] MB. - Exact. Chacun de ces voyages correspond aux chapitres d’un livre plus classique : la fraternité, réalité anthropologique (premier voyage), la fraternité, rêve humain (deuxième voyage), la fraternité, initiation maçonnique (troisième voyage)... Ces trois « voyages » (notion symbolique essentielle en franc-maçonnerie), sont encadrés par un prologue et un épilogue. [br] E. - Entreprenons donc ensemble ce premier voyage, celui de la fraternité comme réalité anthropologique.[br] MB. - D’accord... Mon idée : la fraternité, avant d’être une expérience initiatique vécue en franc-maçonnerie et fondée sur un immémorial rêve humain, est une réalité anthropologique. Pour découvrir celle-ci en ses multiples composantes, je propose sept étapes au lecteur : dans le terreau du biologique, dans les profondeurs du psychologique (haines et amours fraternels), aux abords du social (communautés et solidarités), dans le domaine du politique (fraternité de délivrance et fraternité-Terreur), à la rencontre du philosophique (fraternité et humanité), au royaume de l’imaginaire (Castor et Pollux, Abel et Caïn), dans l’antre du duel (ambiguïtés et ambivalences).[br] E. - Que la fraternité soit une réalité, biologique au départ, mais certes bien plus complexe (vous le démontrez), n’empêche que pour beaucoup elle apparaît comme un idéal, pour ne pas dire une utopie ?[br] MB. - Certes, et tel est bien le propos du deuxième voyage auquel nous sommes invités. Toutes les ambivalences relevées au cours de notre premier voyage nous font deviner cette triple réalité de la fraternité : idéal, mythe, utopie. Et derrière elle la puissance du besoin, des aspirations, du désir qu’elle recouvre. La fraternité, aujourd’hui plus que jamais, constitue un rêve humain, à la source de maintes tentatives de réalisation.. Ce rêve puise une partie de son énergie dans la nostalgie d’une époque révolue, vécue dans la famille ou imaginée dans la société du temps passé. Pour saisir la genèse et la force du rêve de fraternité cher à nos contemporains ; il importe d’en situer le contexte sociologique. C’est ce à quoi je m’attache en ce deuxième voyage au cours duquel nous allons retrouver ces notions de « déliance » et de « reliance » qui ont retenu votre attention et que nous avons déjà évoquées. Les cinq étapes qui vont scander ce voyage nous révéleront successivement de la fraternité le manque, le désir, la nostalgie, le rêve et la quête.[br] E. - Quelles sont-elles, ces cinq étapes ?[br] MB. - La première : le manque de fraternité, une société déhumanisée. (la société en miettes, la maladie déliances, la profusion de reliances technologiques paradoxales – les TIC - qui délient en prétendant relier). La deuxième : le désir de fraternité, une demande d’humanisation (le besoin de re-liances). La troisième : la nostalgie de la fraternité ou la quête du paradis perdu (de l’enfance, personnelle ou sociétale). La quatrième : le rêve de fraternité ou l’utopie communautaire (florissante dans la foulée des contestations de Mai 68). Et enfin, la cinquième : les tentatives de réalisation de l’utopie par la création de communautés de jeunes et de moins jeunes (elles se révèlent des ateliers initiatiques mettant la contre-culture à l’épreuve).[br] E. - Des « ateliers initiatiques » : ne nous rapprochons-nous pas là de l’expérience maçonnique ?[br] MB. - Tout-à-fait. L’expérience vécue par les « communards » correspond à bien des égards à celle qui marque et aide ceux qui « ont reçu la Lumière » - selon une expression symbolique chère aux franc-maçons – et font dès lors parie des « initiés ». Ceux-ci font l’expérience de la fraternité « intiatique », laquelle implique une dimension existentielle psychologiquement et sociologiquement bien plus fondamentale que la plupart des autres expériences de fraternité vécues dans le monde profane. Les ateliers maçonniques sont par essence d’une autre nature que des associations telles que les service clubs (Rotary, Lions, ect.), les fraternelles d’anciens combattants ou les clubs sportifs : s’y effectue un travail spécifique sur l’identité personnelle (celle-ci étant en grande partie sexuée c’est ainsi que se trouve justifiée la co-existence de trois grands types d’obédiences maçonniques les masculines, les féminines, les mixtes)...[br] E. – Pouvez-vous m’en dire un peu plus sur cette expérience de fraternité maçonnique en sa dimension initiatique ?[br] MB. - Bien volontiers… d’autant plus que celle-ci est au cœur du troisième voyage que j’offre à mes lecteurs. Les fraternités profanes réussies – il en est ! – sont faites de sympathie, de camaraderie, d’amitié, d’élan du cœur. La fraternité maçonnique, je l’ai déjà dit, c’est autre chose. Parfois c’est cela, souvent plus que cela. Plus que cela : une fraternité initiatique à partir de symboles, de rites, de traditions s’inscrivant dans une perspective de bâtisseurs d’un monde meilleur (a construction du Temple de l’Humanité).[br] E. – Mais alors… ce troisième voyage ?[br] MB. – J’y viens. Avant de l’entreprendre, je tiens à souligner que cette fraternité initiatique (maçonnique notamment) n’a pas pour fondement essentiel le sentiment affectif. Elle se situe au-delà des valeurs humaines d’ordre profane. Elle est mobilisée par l’attention portée à l’idée et le projet d’œuvre, notion capitale dans le cheminement existentiel de l’initié franc-maçon... Ceci étant précisé, sept (chiffre symbolique cher aux maîtres maçons… mais pas qu’à eux) étapes, une fois encore, vont nous amener à découvrir divers aspects de cette expérience originale de fraternité.[br] E. - D’accord pour vous suivre dans cette pérégrination.[br] MB. - Première étape : la fraternité maçonnique est de nature à apporter une réponse au besoin de reliance psychologique (de reliance à soi) dont nous avons noté la présence généralisé au sein de notre société déshumanisée. C’est ce que, dans notre jargon ésotérique nous appelons « la construction de notre Temple Intérieur », la consolidation de notre identité.. Deuxième étape : ce travail initiatique incite l’initié à rencontrer, assumer et mettre en oeuvre tout un ensemble de valeurs au cœur du projet maçonnique : la tolérance, l’affection, l’amitié, l’amour, l’indulgence, la fidélité, la communion, l’écoute, l’humilité, le respect de l’autre, l’acceptation des différences, l’universalisme, la volonté d’œuvrer à l’établissement d’une fraternité universelle …[br] E ; - C’est très joli tout cela. Mais est-ce vraiment spécifique à la franc-maçonnerie ?[br] MB. – Je ne le prétends nullement. Ce qui compte c’est le travail sur ces valeurs en loge. J’ajouterais volontiers une valeur supplémentaire, qui distingue la maçonnerie de bien d’autres organisations humaines : la spiritualité prise dans un sens large, pas seulement religieux... Ou en d’autres termes : la conjonction de la reliance psychologique (à soi), sociale (aux autres), citoyenne (au monde), spirituelle (au cosmos). Mais venons-en à ma troisième étape : il s’agit en effet de taduire ces valeurs en actes, de définir un projet et de lui donner un contenu. Les franc-maçons sont ainsi invités à réaliser un ordre , dans l’individu d’abord (la Sagesse), dans la société ensuite (la Justice). Tout cela n’est possible que si cet ordre psychologique et social est soutenu par une sorte d’(ordre spirituel (une Idée et une Union). Il s’agit, pour l’essentiel (!) de transmettre des savoirs et des devoirs, des connaissances et des valeurs, d’élever l’homme au-dessus de lui-même ; de l’orienter vers la Lumière, de lui permettre de « réunir ce qui est épars », de relier ce qui est délié.[br] E. - Un projet sympathique et impressionnant. Concrètement, comment le mettre en chantier ?[br] MB. – Excellente question, car elle me permet d’évoquer les outils qui vont permettre de d’ouvrir ce chantier. Ils peuvent se découvrir au cours de la quatrième étape de ce troisième voyage. Au premier rang de ces « outils », quatre symboles rituéliques de la fraternité maçonnique ; le Pavé Mosaïque, les Lacs d’Amour, la Chaîne d’union, la Truelle. : je n’ai malheureusement ni le temps, ni l’espace pour en exposer ici la signification symbolique profonde. [br] E. – Dommage. Abordons donc votre cinquième étape.[br] MB. – En fait les cinquième et sixième étapes de notre troisième voyage tentent d’apporter des réponses nuancées à une question lancinante, entendue de façon récurrente : la fraternité maçonnique est-elle un mythe ou une réalité. Lors de la cinquième étape, nous constatons qu’elle à la fois un mythe (fondateur) et qu’elle nourrit quantité de mythes (le Grand Architecte de l’Univers, Salomon, Hiram ; etc.). Au cours de la sixième, nous sommes appelés à reconnaître la réalité de cette fraternité et les réalités multiples qu’elle peut recouvrir.[br] E. – Que reste-t-il à découvrir lors de votre septième et dernière étape ?[br] MB. - Le fait que, fondamentalement, la fraternité est une Œuvre à réaliser, un lien mythique à vivre, à inventer ; une pierre à sans cesse tailler et polir. Elle est à la fois Amour, Connaissance et Œuvre, désir, liberté et création.[br] E. – Ne m’aviez-vous laissé entendre que ces trois voyages se prolongeaient par un épilogue ?[br] MB. – Vous avez raison... À cet instant, je m’efface devant de grands auteurs. Je n’en citerai que deux ici : Albert Jacquard : La fraternité a pour résultat de diminuer les inégalités tout en réservant ce qui est précieux dans la différence. Socrate : Le combat pour la vérité et la justice, pour la fraternité des hommes, est le plus beau et le plus noble des combats.[br]

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